A la rédaction, on s’était souvent demandé pourquoi la famille Rockefeller, symbole du pouvoir politique des Banksters, utilisait à ce point le hibou. C’est encore lui que l’on retrouve au Bohemian’s Club (ce cercle très “select” qui réunit parmi les hommes les plus riches du monde “permettez-moi cette expression galvaudée”), sur le dollar américain, dans de nombreuses loges du pouvoir, au Capitol US ou bien encore plus simplement, dans des écoles internationales de “guerre économique”. Qui est donc ce hibou, emblême du dieu Moloch, si souvent utilisé mais dont on ne sait peu de choses ?
Evidemment, on entend de ci de là, qu’il est le symbole de la sagesse et de la raison… Bref, comme tout ce qui est hérité du compagnonnage ! Cette explication ne saurait être satisfaisante, tant elle est “bateau” ! Après une longue recherche, c’est le vénérable Charles de Coster qui, dans la deuxième édition de son ouvrage “la Légende d’Ulenspiegel” nous en offre la clé. Sa première édition du supporter les affreuses critiques du clergé. Charles leur répondit dans la deuxième, en faisant tout simplement tomber le masque dans une préface plutôt claire, appelée “préface d’un hibou”. Ainsi donc, voici la petite explication de la vraie symbolique du hibou :
« Tu ne sais peut-être pas ce que c’est qu’un hibou. Je vais te l’apprendre.
Le hibou, c’est celui qui, en tapinois, distille la calomnie sur les gens qui le gênent et, quand on lui demande de prendre la responsabilité de ses paroles, s’écrie prudemment : « Je n’affirme rien, on m’a dit… » Il sait bien que « on » est indénichable.
Hibou est celui qui entre au sein d’une famille honnête, s’annonce comme épouseur, compromet une jeune fille, emprunte de l’argent, paie quelquefois sa dette et s’en va quand il n’y a plus rien à prendre.
Hibou est l’homme politique qui met un masque de liberté, de candeur, d’amour et d’humanité et, à un moment donné, sans prévenir, vous égorgette doucement un homme ou une nation.
Hibou, le commerçant qui frelate ses vins, falsifie ses denrées, met l’indigestion où était la nutrition, la fureur où était la gaieté.
Hibou, qui vole habilement, sans qu’on puisse le happer au collet, plaide le faux contre le vrai, ruine la veuve, dépouille l’orphelin, et triomphe dans la graisse comme d’autres triomphent dans le sang.
Hibou ou hibouse, comme tu voudras, sans jeu de mots, celle qui trafique de ses charmes, déflore les meilleurs cœurs de jeunes hommes, appelle cela les former et les laisse, sans un sou, dans la fange où elle les a traînés.
Si elle est triste quelquefois, si elle se souvient qu’elle est femme, qu’elle pourrait être mère, je la rentre. Si, lasse de cette existence, elle se jette à l’eau, c’est une folle indigne de vivre.
Regarde autour de toi, poète provincial, et compte, si tu le peux, les hiboux de ce monde ; songe s’il est prudent d’attaquer, comme tu le fais, la Force et la Ruse, ces reines hiboues.
Rentre en toi-même, fais ton mea culpa et sollicite à genoux ton pardon. Tu m’intéresses pourtant par ta confiante étourderie ; aussi, malgré mes habitudes connues, je te préviens que je vais de ce pas dénoncer la crudité et les audaces de ton style à mes cousins en littérature, forts en plume, en bec et en lunettes, gens prudents et pédants, qui savent de la façon la plus aimable, le plus « comme il le faut », avec beaucoup de gaze et de manchettes, raconter aux jeunes personnes des histoires d’amour qui ne viennent pas seulement de Cythère, et qui vous forment en une heure, sans qu’on y voie rien, l’Agnès la plus rétive. Ô poète téméraire, qui aimes tant Rabelais et les vieux maîtres, ces gens-là ont sur toi cet avantage qu’ils finiront par user la langue française à force de la polir. »
Evidemment, on entend de ci de là, qu’il est le symbole de la sagesse et de la raison… Bref, comme tout ce qui est hérité du compagnonnage ! Cette explication ne saurait être satisfaisante, tant elle est “bateau” ! Après une longue recherche, c’est le vénérable Charles de Coster qui, dans la deuxième édition de son ouvrage “la Légende d’Ulenspiegel” nous en offre la clé. Sa première édition du supporter les affreuses critiques du clergé. Charles leur répondit dans la deuxième, en faisant tout simplement tomber le masque dans une préface plutôt claire, appelée “préface d’un hibou”. Ainsi donc, voici la petite explication de la vraie symbolique du hibou :
« Tu ne sais peut-être pas ce que c’est qu’un hibou. Je vais te l’apprendre.
Le hibou, c’est celui qui, en tapinois, distille la calomnie sur les gens qui le gênent et, quand on lui demande de prendre la responsabilité de ses paroles, s’écrie prudemment : « Je n’affirme rien, on m’a dit… » Il sait bien que « on » est indénichable.
Hibou est celui qui entre au sein d’une famille honnête, s’annonce comme épouseur, compromet une jeune fille, emprunte de l’argent, paie quelquefois sa dette et s’en va quand il n’y a plus rien à prendre.
Hibou est l’homme politique qui met un masque de liberté, de candeur, d’amour et d’humanité et, à un moment donné, sans prévenir, vous égorgette doucement un homme ou une nation.
Hibou, le commerçant qui frelate ses vins, falsifie ses denrées, met l’indigestion où était la nutrition, la fureur où était la gaieté.
Hibou, qui vole habilement, sans qu’on puisse le happer au collet, plaide le faux contre le vrai, ruine la veuve, dépouille l’orphelin, et triomphe dans la graisse comme d’autres triomphent dans le sang.
Hibou ou hibouse, comme tu voudras, sans jeu de mots, celle qui trafique de ses charmes, déflore les meilleurs cœurs de jeunes hommes, appelle cela les former et les laisse, sans un sou, dans la fange où elle les a traînés.
Si elle est triste quelquefois, si elle se souvient qu’elle est femme, qu’elle pourrait être mère, je la rentre. Si, lasse de cette existence, elle se jette à l’eau, c’est une folle indigne de vivre.
Regarde autour de toi, poète provincial, et compte, si tu le peux, les hiboux de ce monde ; songe s’il est prudent d’attaquer, comme tu le fais, la Force et la Ruse, ces reines hiboues.
Rentre en toi-même, fais ton mea culpa et sollicite à genoux ton pardon. Tu m’intéresses pourtant par ta confiante étourderie ; aussi, malgré mes habitudes connues, je te préviens que je vais de ce pas dénoncer la crudité et les audaces de ton style à mes cousins en littérature, forts en plume, en bec et en lunettes, gens prudents et pédants, qui savent de la façon la plus aimable, le plus « comme il le faut », avec beaucoup de gaze et de manchettes, raconter aux jeunes personnes des histoires d’amour qui ne viennent pas seulement de Cythère, et qui vous forment en une heure, sans qu’on y voie rien, l’Agnès la plus rétive. Ô poète téméraire, qui aimes tant Rabelais et les vieux maîtres, ces gens-là ont sur toi cet avantage qu’ils finiront par user la langue française à force de la polir. »
(Charles de Coster dans La Légende d'Ulenspiegel)
Pour cette raison, nous opposons l'aigle au hibou !
« L’aigle représente l’esprit de lumière ; le hibou l’esprit de ténèbres. L’esprit de lumière parle au nom de l’éternelle raison, l’esprit de ténèbres au nom du mystère. Le hibou n’est pas éclairé par le soleil, mais par le phosphore de ses yeux. Ainsi que les druides éclairaient l’ombre des forêts où ils cachaient leurs sanglants mystères avec la flamme des bûchers. C’est ainsi que les faux mystiques opposent aux lumières de la science les hallucinations de leurs rêves. C’est ainsi que les profanes de l’Egypte adorent un chien, au lieu de chercher à comprendre la figure hiéroglyphique d’Anubis.
Il existe des hommes que la lumière irrite et fatigue et qui, tournant le dos au soleil, regardent toujours dans leur ombre. S’ils se croient chrétiens, ils adorent le diable et lui donnent les attributs de Dieu. S’ils se disent philosophes, ils adorent le néant et l’anarchie, et veulent les mettre à la place de l’être éternel et de l’ordre immuable qui préside à la hiérarchie des êtres. L’affirmation téméraire et la négation absurde ont également leurs fanatiques, ce sont les hiboux de l’intelligence.
Ceux-là ne voient que dans la nuit de leurs passions, mais dès que le jour se fait, ils deviennent aveugles. Jamais ces hommes ne comprendront rien à la philosophie. Et c’est pour eux seulement qu’elle est occulte : Occulte comme le soleil pour les hiboux ; Occulte comme le bon sens pour les fanatiques ; Occulte comme la raison pour les insensés.
Car c’est la philosophie de la lumière ; c’est la philosophie du bon sens ; c’est la philosophie exacte comme les nombres, rigoureuse comme les proportions de la géométrie, réglée comme la nature, évidente comme l’être, infaillible comme les mathématiques éternelles. Aveugle qui ne la voit pas, mais plus aveugle encore qui prétend la voir dans la nuit ! »
Le hibou dit à l’aigle un jour :
« Vainement au soleil tu vas faire ta cour,
Lorsqu’il s’éloigne, à ta paupière
Laisse-t-il un peu de lumière ?
Pas la moindre, et ton œil fatigué de clarté
Se ferme dans la nuit, voilé d’obscurité.
Et mes deux yeux sont des étoiles,
Qui me montrent l’oiseau sur la branche endormi :
Le crépuscule est mon ami ;
Aux déserts du chaos je me fraye une route,
J’illumine son front par les ombres noirci.
Oui, répondit l’aigle, mais aussi,
Quand il fait jour, tu n’y vois goutte.
Excentriques de tous les temps,
Qui faites l’impossible en raison comme en style,
Pour vous un seul prodige est toujours difficile,
C’est d’avoir un peu de bon sens. »
L’aigle symbolise souvent les empires, il s'agit en réalité du pouvoir dans les cieux et de la jeunesse éternelle. L’aigle est le symbole de la conscience spirituelle élevée. Il est l’emblème de la contemplation et de la sagesse. Roi du ciel, il représente l’âme du héros. Sa vue est celle de la claire-voyance. Il fixe le soleil comme l’éclairé fixe la vérité : « Et il le vit sur le rocher de la montagne, regardant l’astre du jour dès son réveil. »
(Chateaubriand dans Le Génie du Christianisme)
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