Rappelez-vous, c'était en 2008 : Martial Bild, chef de file du Pôle des Tricolores à Paris, nous reçoit dans les locaux du Conseil Régional d’Ile-de-France. Il y est élu dans le groupe Front National. Ancien dirigeant du Front National de la Jeunesse, Martial Bild semble avoir envie de s’exprimer, lui qui a l’impression d’être dans une course où certains auraient “100 mètres d’avance” alors que lui est placé “100 mètres en arrière, avec en plus des haies”. Il connaît notre blog, nous félicite et en profite pour critiquer le travail des “autres” journalistes:
“Les journalistes ne viennent plus sur les marchés que pour la personne qu’ils suivent. Ils suivent Françoise de Panafieu, il pourrait se passer une guerre nucléaire autour d’eux, ils écoutent Françoise de Panafieu. Il n’y a même plus la capacité de dire tout ce qu’il se passe sur un marché, suivre tout le monde en même temps et regarder, il n’y a que vous qui l’avez fait. ”
MuniParis: D’ailleurs vous dénoncez une campagne “autiste”…
On est dans une capitale qui se veut le “laboratoire” de la démocratie participative. Bertrand Delanoë y a déjà mis beaucoup d’argent et d’efforts. Françoise de Panafieu est forcément pour, puisqu’elle pour tout ce qui Bertrand Delanoë, Denis Baupin, n’en parlons pas, Marielle de Sarnez, certainement. Moi je suis pour la démocratie directe, pas du tout pour la démocratie participative. On devrait donner l’exemple d’une capitale européenne moderne, avec des débats, avec la possibilité que les candidats se rencontrent, débattent, échangent des idées. Il n’y a rien de tout cela. C’est une campagne autiste: tout le monde parle, mais personne ne s’écoute. Tout le monde est dans sa tour d’ivoire. Je trouve cela ahurissant. A la région [il y est élu depuis 15 ans, ndlr], on se parle. Cela permet de mieux se connaître, de faire tomber des barrières.
A quoi correspond la “démocratie directe” ?
Je suis pour un référendum d’initiative locale sur tous les sujets. Ce référendum serait contraignant pour le maire. Je suis par exemple favorable à la télésurveillance mais je pense que dans les quartiers où on l’installe, la moindre des choses, c’est de demander leur avis aux riverains. Je suis favorable à un micro-référendum. On ne leur demande leur avis que tous les six ans. Je ne suis pas convaincu qu’en 2001 ceux qui avaient voté Delanoë avait vu l’ensemble des contraintes pour les automobilistes par exemple…
Justement, quel bilan dresseriez-vous de la mandature de Bertrand Delanoë ?
Je crois que c’est un bilan catastrophique. Il l’est sur le plan financier, quoi qu’on en dise, il l’est sur le plan urbanistique, on l’a évoqué, et il l’est parce qu’il est clientéliste, communautariste et profondément immigrationniste.Le plus grand reproche que je lui fais est philosophique. Aujourd’hui, et il n’en est pas le seul responsable, Paris est en train de se “ghettoïser”. Il y une rupture entre des quartiers de plus en plus aisés, regroupant des nantis très individualistes et des quartiers en désespérance, livrés à une immigration massive et assistés. S’ajoute un second problème, dont il n’a pas non plus la seule responsabilité. On est passé d’une ville dont l’activité économique était au coeur nucléaire. Aujourd’hui elle est de plus en plus éloignée de ses portes. Il y a une muséification, une cryogénisation de la capitale. Cela peut paraître plaisant pour ceux qui y vivent mais cela crée des conditions économiques particulièrement sévères en termes d’emploi, d’implantation économique, etc.
Et vous pensez que l’opposition à Paris, n’est pas une “véritable opposition” ?
Quelle opposition ?
Justement, il y a un an, le FN reprochait à Nicolas Sarkozy et à l’UMP de reprendre ses idées. Aujourd’hui vous dites que l’UMP est l’égale du PS à Paris ?
A la présidentielle, Nicolas Sarkozy a tenu un discours qui a pu tromper les électeurs du FN. Je crois que petit à petit ils s’en rendent compte et se détachent de Nicolas Sarkozy. Nous espérons, car ce n’est pas automatique, qu’ils rejoinent à nouveau le FN. Cela dépend de nous aussi, à nous d’être une alternative sérieuse et crédible. En 2001, les conseillers municipaux “résiduels” de l’UMP [RPR à l’époque, ndlr] ont été satisfaits de rester conseillers de Paris et ne se sont pas lancés dans la reconquête de la capitale. Ils n’ont cesé de se chamailler, de se diviser, sans préparer la relève. La relève, Mme de Panafieu, incarne la politique passée jusqu’à la caricature de ce que fut l’UMP. Ce n’est pas une alternative crédible à Bertrand Delanoë. D’autant plus qu’elle ne s’est pas opposée pendant six années de manière solide au maire. Elle décide par un choix stratégique suicidaire de mettre ses pas dans ceux de Bertrand Delanoë. Pensant qu’il n’y a pas de voix à grapiller à droite, elle veut les grapiller à gauche. Son discours est conforme à celui de Bertrand Delanoë, parfois même pire. Il y a un caractère outré dans la démarche. Mme de Panafieu fait exactement la même chose que M. Seguin en 2001 et cela va produire, cela produit les mêmes effets. C’est un échec annoncé. La question n’est plus de savoir si Bertrand Delanoë peut être battu à Paris. La question est de savoir qui pourra s’opposer au conseil municipal pendant six ans de manière systématique, positive mais frontale à Bertrand Delanoë. Ce n’est pas Mme de Panafieu, ça c’est clair…
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